Metastability - 34°18’42’’N 2°09’49’’O

vue de l’installation au centre culturel de Jerada

METASTABILITY – 34°18’42’’N   2°09’49’’O 

résidence / installation / in situ
2016 Oujda – Jerada (Maroc) 

néon : 20 x120 x 10 cm 
néon – gélatine 

35 photographies numériques formats variables
impressions numériques

METASTABILITY – 34°18’42’’N  2°09’49’’O est une installation qui présente un regard porté, suite à un arpentage de deux semaines de la ville et environs de Jerada dans l’oriental Marocain, une rencontre forte du territoire de Jerada et de ses habitants. Ville minière située dans la région de l’Oriental marocain. Suite à la fermeture de la mine en 2001, les bouleversements sociaux, urbains, écologiques et humains posent questions sur l’avenir de cette région et de ses habitants. 
À 60 km au sud d’Oujda, dans la région de Jerada, « se trouve le plus ancien site industriel et minier d’Afrique du Nord. Une remarquable mine à anthracite, découverte en 1908, a donné naissance pendant les années trente au premier pôle industriel marocain ». En activité depuis 1927, il employait « 5 700 personnes, dont environ 75 ingénieurs », à la fin des années 90, racontait le dernier Administrateur-délégué de la Mine de Jerada – Charbonnages du Maroc – M. Amar Drissi.
Cette mine a été l’unique source de production d’énergie électrique du pays, jusqu’à sa fermeture définitive en 2001. Suite à cette fermeture, la situation économique et sociale s’est dégradée d’une manière significative à Jerada et ses environs. Les anciens mineurs et leurs enfants « au chômage » se sont trouvés condamnés soit à la migration soit « à des pratiques clandestines d’extraction de charbon anthracite dans des conditions jugées dangereuses et précaires ». 

Cette installation est la commande qui m’a été faite par les curateurs, Christophe Boulanger (conservateur au LAM ) et Brahim Bachirri (artiste plasticien) pour la biennale d’art contemporain Orienta 6 se déroulant à Oujda (orient-a.com) en 2016. Elle fut présentée simultanément pendant le festival à Oujda, dans les anciens locaux de l’école française, Lycée Omar Ibn Abdelaziz, et à Jerada au centre culturel. Par la suite dans une configuration différente elle fut montrée à Bruxelles à l’école des beaux de Schaerbeek et lors de l’exposition « A gorge sèche, après la traversée » – (tourinnes.be/a-gorge-seche-apres-la-traversee) – à Tourinnes-la-Grosse en Belgique (curateur Mehdi-Georges Lahlou) 

Une série de 35 photos noir et blanc, imprimées sur support papier de type Affiche de formats divers , collées au mur.

Un étaie en pin d’Alep récolté auprès des mineurs clandestins, ce dernier était exploité et replanté à grande échelle pour le boisage au temps de la mine officielle, mais actuellement subit un usage sans renouvellement par les habitants creusant dans les abords de Jerada. 

Le mot Metastability en lettrage néon vert (150x20cm) en suspension dans l’espace ; la notion de métastabilité est un état de faux équilibre ou d’équilibre instable, qui parait tel en raison d’une vitesse de transformation relativement lente, voir quasi nulle. Un au-delà de la stabilité exprimant la variation et incluant dans certains cas un basculement brutal et souvent irréversible vers un autre état stable.

La découverte récente de la masse du Boson de Higgs (mécanique quantique) amène les chercheurs à la conclusion que l’univers est métastable, stable cinétiquement mais pas thermodynamiquement, un phénomène que nous ne pouvons percevoir ni ressentir à notre échelle, nous rappelant l’instabilité de notre existence et de notre environnement.

Une mise en lumière verte de l’espace d’exposition ayant diverses significations, en particulier dans ce cas-ci la symbolique d’une couleur instable depuis le Moyen Âge et aussi de nos jours, celle du destin. Au Maroc, elle prend évidement un autre sens celui de la religion.

localisation de Jerada : wikipedia.org/wiki/Jerada

vue de l’installation au centre culturel de Jerada
vue de l’installation pendant « A gorge sèche, après la traversée » à Tourinnes (B)